Israël: les fronts judiciaires contre Netanyahou provoqueront-ils sa chute?
03.04.2025
Bien que Benjamin Netanyahou ait apparemment regagné sa popularité après les campagnes à Gaza et au Liban et bénéficie du soutien indéfectible de Trump, il est actuellement acculé sur les fronts politique et judiciaire.
Le front politique. La trêve convenue avec le Hamas pour échanger des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens (dont plusieurs impliqués dans des attaques meurtrières contre des Israéliens) aurait provoqué le retrait du parti d'Itamar Ben-Gvir de la coalition gouvernementale, tandis que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé de quitter le gouvernement si l'offensive sur Gaza ne reprenait pas après la trêve convenue de 42 jours.
Cela a conduit Benjamin Netanyahou à perdre sa faible majorité parlementaire et à convoquer de nouvelles élections, dont l'issue est incertaine pour lui. Il a donc décidé de reprendre l'offensive sur Gaza.
Le front judiciaire: Qatargate et Hamasgate. La justice israélienne a convoqué Benjamin Netanyahou pour témoigner suite à l'arrestation de deux de ses plus proches conseillers dans une affaire de corruption découlant de contributions irrégulières du Qatar et d'un possible conflit d'intérêts lié à la guerre à Gaza.
Les tribunaux doivent, donc, clarifier si la présence de conseillers corrompus a influencé la prise de décision du Premier ministre, notamment dans les mois précédant le 7 octobre 2023. L'affaire, révélée en 2024 par le journal israélien Haaretz, porte sur de prétendues relations irrégulières entre deux conseillers de Benjamin Netanyahou, Feldstein et Urich, avec le Qatar, ainsi que sur leur participation à une prétendue campagne visant à «nettoyer l'image de l'émirat en Israël» alors qu'ils travaillaient pour le gouvernement.
Hamasgate. John Strawson, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université d'East London, a souligné sur France 24 que «de 2018 à 2021, Netanyahou a permis au Qatar d'apporter un soutien financier au Hamas afin d'entretenir la rivalité entre le Hamas et l'Autorité palestinienne, ce qui semble avoir facilité la tâche de ceux qui ont commis les atrocités du 7 octobre».
La justice aura le dernier mot, mais la population civile et l'armée sont fatiguées après 15 mois de combats et un flot constant de soldats morts au combat. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité devant les plus grands tribunaux du monde pour le conflit de Gaza, Netanyahou laisse présager un avenir politique incertain pour lui.
Germán Gorraiz López, analyste politique
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