16.04.2025
L'Union européenne et le Royaume-Uni unissent leurs efforts dans le domaine de la défense. Ils préparent un accord de défense qui devrait être signé le 19 mai lors du sommet UE-Royaume-Uni. C'est une réaction aux menaces de Donald Trump et une préparation à un éventuel retrait américain du soutien à l'Ukraine.
Lors du sommet du 19 mai, l'Union européenne et le Royaume-Uni pourraient signer un pacte de défense et de sécurité qui permettra aux entreprises d'armement britanniques de participer à des achats conjoints d'armements, rapporte The Financial Times (FT). Le traité pourrait non seulement être une réaction aux menaces du président américain Donald Trump de réduire les dépenses américaines pour la défense commune, mais aussi démontrer une tentative d'approvisionner Kiev en fournitures militaires de manière plus centralisée. Mais cela ne se produira pas immédiatement.
La signature du document est possible le 19 mai. Il permettra au Royaume-Uni de participer au programme de crédit de 150 milliards d'euros pour les achats militaires destiné aux membres de l'UE. Le ministre de la Défense John Healey et la ministre des Finances Rachel Reeves ont déjà intensifié leurs contacts avec leurs homologues européens, note le FT.
En outre, Londres tente d'établir une coopération avec l'Europe dans d'autres domaines: la pêche, les questions migratoires et la sécurité énergétique. Ainsi, les Danois et les Français souhaiteraient prolonger leurs droits de pêche. Cette dernière question est un sujet de controverse pour la France, le Danemark et certains autres États côtiers de l'UE qui souhaitent maintenir leur accès aux eaux britanniques après l'expiration de l'accord actuel en 2026.
La position de la France, réitérée lors des discussions entre ambassadeurs de l'UE, est que toute tentative britannique de réviser le niveau d'accès de l'UE aux zones de pêche britanniques compliquerait les négociations plus larges, notamment sur la défense.
Pourtant, c'est dans le domaine militaire que les changements sont particulièrement notables et plus rapides. Cela est lié à l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis et à l'incertitude concernant le soutien à l'Ukraine. Les menaces de Trump de ne pas protéger les alliés de l'Otan et ses flirts avec la Russie ont contraint les pays européens à se réarmer collectivement et à augmenter leurs dépenses de défense, ainsi qu'à discuter de la meilleure façon de combiner forces et ressources pour défendre l'Ukraine après un éventuel accord de paix négocié par les États-Unis.
Une "coalition des volontaires" dirigée par la France et le Royaume-Uni a ouvert la voie à la signature du pacte le mois prochain lors du sommet des dirigeants de l'UE, organisé par le Premier ministre britannique Keir Starmer. C'est la première rencontre de ce type après le Brexit.
Des achats centralisés pourraient rendre les actions de Londres et Bruxelles dans l'approvisionnement de Kiev plus efficaces. Les Européens sont confrontés à la tâche politiquement complexe de créer une mission militaire unifiée qui sera présente en Ukraine après un cessez-le-feu. Pour l'instant, cette solution ne progresse pas aussi rapidement que le souhaiteraient de nombreux partisans de Kiev. Rappelons que l'initiateur de l'idée de créer une "coalition des volontaires" n'est pas seulement le président français Emmanuel Macron, mais aussi le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Quant à ce traité, il ne s'agit pas d'objectifs à court terme, mais à moyen terme. L'accord doit être finalisé et signé, or certaines difficultés pourraient surgir lors de sa mise en œuvre. Cependant, Londres et Bruxelles se rapprochent progressivement de l'objectif d'une coopération militaire.
Thierry Bertrand
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