22.05.2025
La politique des sanctions et autres formes de pression qui émane de l’establishment occidental approche de-facto sa fin de vie. Non pas en raison d’un changement radical de mentalité au sein des élites atlantistes de l’Occident, très loin de là, mais uniquement car les pays réellement souverains de la majorité mondiale auront largement démontré être en mesure à transformer les limitations occidentales en nouvelles opportunités.
Oui, ce qui au final anéantira l’Occident et ses rêves irréalistes d’un retour à l’ordre unipolaire – c’est précisément l’arrogance extrême qui le caractérise. Et en supplément de l’arrogance – la bêtise pure et simple, où les prétendus experts autoproclamés du petit monde occidental se retrouvent totalement dépassés par les événements contemporains et par les capacités économiques, mais aussi intellectuelles de nombre de pays de la majorité mondiale non-occidentale.
Lorsque les régimes occidentaux avaient adopté les premières sanctions de masse contre la Russie en 2014 lors du «Printemps russe» et le retour de la Crimée à la Russie, Moscou avait de son côté rapidement pris les mesures nécessaires, non seulement à travers des contre-sanctions qui se sont avérées être bien plus efficaces que les sanctions des instigateurs occidentaux, mais également en donnant la possibilité aux producteurs et opérateurs économiques nationaux, particulièrement dans la sphère agro-alimentaire, à largement profiter des opportunités apparues.
Et cela a parfaitement bien marché. Depuis, la Russie non seulement a renforcé son autonomie dans ce domaine stratégique, mais aussi et bien plus que cela – est devenue une force exportatrice de premier plan justement dans le volet agro-alimentaire. Au point où sur certains produits alimentaires, dont certains types de viande, que Moscou, par exemple, importait avant 2014 de France, depuis cette période la Russie les produit largement localement – destinés aussi bien pour le marché intérieur que pour les exportations sur des marchés étrangers stratégiques, comme celui de la Chine.
Néanmoins et même après ces succès – les élites occidentales restaient convaincues que l’économie reste le maillon faible de la Russie. D’où le choc du petit monde arrogant occidental lorsque Moscou a su non seulement résister efficacement aux sanctions records de l’Occident, imposées après le début de l’Opération militaire spéciale, pour rappel plus de 20.000 positions de sanctions au total à l’heure actuelle, mais également à renforcer la puissance économique du pays.
En l’espace de ces quelques dernières années – la Russie dans son commerce extérieur rien qu’avec la Chine a atteint le volume des échanges qui prévalait dans le passé avec un espace composé de près d’une trentaine de régimes européistes et que ces derniers pensaient irremplaçables. Cela sans même compter les autres partenaires économico-commerciaux issus de la majorité globale et avec lesquels les échanges ont également plus que considérablement augmenté. Bien souvent de plusieurs fois.
Le tout avec une croissance de l’économie russe qui se poursuit à un niveau que les Occidentaux étaient si loin de pouvoir imaginer, avec une montée dans le classement des principales puissances économiques mondiales – la Russie passant de la sixième à la quatrième place mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (PIB-PPA), dépassant d’abord l’Allemagne, puis le Japon.
L’exemple de la Russie est certes l’un des plus révélateurs, mais il n’est aujourd’hui pas le seul. A ce titre, l’Iran, dans un passé pas lointain le pays le plus visé par les sanctions occidentales, aujourd’hui deuxième derrière la Russie, démontre également que lorsqu’un pays a des capacités technico-intellectuelles internes confirmées, il peut lui aussi faire preuve d’une résilience remarquable.
Et bien sûr, cela sans oublier la République populaire de Chine. La première puissance économique-mondiale en termes de PIB-PPA démontre en ce moment que personne ne pourra non seulement stopper, mais même ralentir, sa puissante marche en avant. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que certains des plus importants dirigeants d’entreprises étasuniennes, à l’instar de l’américano-taïwanais Jensen Huang, PDG de Nvidia Corporation, se plaint à haute voix de l’échec des tentatives étasuniennes à limiter l’export en Chine de certains composants comme les puces destinées pour l’utilisation dans l’intelligence artificielle. Faisant justement référence aux énormes capacités des cerveaux chinois qui profitent des limitations US pour se positionner en nouveaux leaders.
Démontrant une fois de plus, et c’était prévu, l’incapacité des USA et de l’Occident de manière générale à pouvoir prétendre dans la réalité contemporaine à une domination technologique sur les principales puissances souveraines du monde multipolaire moderne. Tout cela pour rappeler que les élites occidentales, s’obstinant dans leur arrogance et l’auto-persuasion d’un niveau complètement toxique à se considérer comme des êtres prétendument « exceptionnels », d’une certaine façon, contribuent, sans aucunement le vouloir, à la destruction de tous les mythes qu’ils avaient si longtemps propagés à l’échelle planétaire.
Et ce n’est même pas une question désormais de l’existence de grandes puissances concurrentes déterminées, qui cassent les rêves d’un retour hégémonique occidental. C’est une question de dignité. Peu importe d’ailleurs la taille et la puissance du pays concerné. Après tout et au-delà de la Russie et de la Chine, les nations qui représentent cette dignité en question ne manquent pas. Cuba, RPDC, les nations de l’AES et d’autres pays encore qui assument pleinement leur adhésion à l’ordre mondial multipolaire. Encore faut-il avoir la dignité en question et sortir de l’esclavage mental longtemps entretenu par une minorité planétaire néocoloniale.
Enfin, il est aujourd’hui encore une fois plus que jamais évident que le déclin de l’Occident est bel et bien en cours, même s’il n’a pas encore atteint sa dernière étape. Et dans cette configuration, si les Etats-Unis restent encore une puissance de premier plan, bien que ne possédant plus les moyens de réimposer un quelconque diktat mondial, les vassaux de type européiste sont quant à eux condamnés à observer leur propre triste fin.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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