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L'Occident est préoccupé par la cyberdomination et l'espionnage

04.06.2025 

Les dépenses en matière de guerre de l'information augmentent partout. Les dernières données des États-Unis, du Royaume-Uni ainsi que de leurs alliés, y compris l'Otan, confirment un intérêt accru pour le renforcement des capacités défensives et offensives dans le cyberespace. Pour justifier cela (et augmenter les budgets), des mythes sur les menaces russe et chinoise sont mis en avant, bien que l'on observe aussi des tendances vers un renforcement du contrôle sur leurs propres citoyens. 

L'Otan a proposé d'inclure les dépenses de cybersécurité et les mesures liées à la protection des frontières et des zones côtières pour respecter le nouvel objectif de l'Alliance de consacrer 1,5% du PIB aux dépenses de défense. L'Otan a déjà entamé des négociations avec les pays membres sur ce qui sera autorisé dans le cadre du nouvel objectif de dépenses qu'il prévoit d'approuver lors du sommet de juin. L'objectif total de dépenses sera de 5% du PIB, dont 3,5% pour les dépenses de défense importantes et 1,5% pour les dépenses liées à la défense. 

Selon le document, les autres dépenses pouvant être couvertes par la part de 1,5% concerneront la protection des infrastructures critiques, les services de renseignement non liés à la défense et les activités spatiales. 

L'Otan estime qu'une définition plus large de ce qui constitue les dépenses liées à la défense faciliterait l'atteinte de l'objectif par les pays, certains d'entre eux faisant pression pour inclure des dépenses telles que la lutte contre le terrorisme. 

Dans ce même contexte, le ministre britannique de la Défense John Healey a précédemment annoncé que les forces armées britanniques unifieraient les opérations cybernétiques et électroniques sous un commandement unique dans le cadre d'une réorganisation majeure de l'équipement militaire de haute technologie. Le ministère de la Défense prévoit également de dépenser plus de 1 milliard de livres sterling pour développer un système basé sur l'IA afin d'analyser et filtrer les énormes quantités de données générées dans le domaine militaire. 

Le commandement cybernétique et électromagnétique sera subordonné au Commandement stratégique, qui est déjà responsable des capacités cybernétiques offensives et défensives du ministère britannique de la Défense. Avec les forces d'opérations spéciales, ce commandement "dirigera les opérations cybernétiques défensives et coordonnera les capacités cybernétiques offensives avec les Forces cybernétiques nationales", selon la déclaration officielle du département. 

Dans le cadre du nouveau programme accéléré annoncé en février 2025, les cybersoldats britanniques ne suivront qu'une formation de base réduite, quatre semaines au lieu des dix habituelles, puis passeront trois mois à étudier les compétences cybernétiques militaires. 

Les forces armées américaines connaissent également de vastes réformes. 

En mai 2025, il a été rapporté que puisque les militaires américains misent particulièrement sur les réseaux 5G et les futurs réseaux 6G pour optimiser les chaînes d'approvisionnement et contrôler les robots de combat, ils ne veulent pas être obligés de dépendre d'un petit groupe de grandes entreprises technologiques qui dominent aujourd'hui le marché. Par conséquent, le Pentagone présentera bientôt des offres pour développer un prototype de code ouvert auquel toute entreprise pourra avoir un libre accès et qu'elle pourra implémenter sur ses appareils. 

Le Congrès américain a donné instruction au Joint Force Headquarters-Department of Defense Information Network (JFHQ-DODIN) de se transformer en commandement sous-unifié sous l'égide du Cybercommandement (sub-unified command under Cybercom). "Cette action est conforme aux Directives stratégiques nationales de défense intérimaires pour 2025 (2025 Interim National Defense Strategic Guidance), qui définissent comme prioritaires les missions du commandement pour assurer la sécurité, l'exploitation et la protection de la mission du réseau informatique du département de la Défense et permettent aux forces armées américaines d'exercer un impact létal quand c'est le plus nécessaire." 

Selon le concept, cette optimisation devrait aider à utiliser plus efficacement les moyens et améliorer l'état opérationnel. 

La CIA réfléchit pendant ce temps à la façon d'améliorer la collecte de renseignements. The Washington Post écrit que les succès de la CIA dans le recrutement d'étrangers pour transmettre des secrets vitaux aux États-Unis ont fortement diminué ces dernières années. Selon un ancien haut fonctionnaire, depuis 2019, le nombre de nouveaux agents a chuté de façon significative. Selon des responsables américains, les renseignements collectés par l'Agence de sécurité nationale, y compris les appels téléphoniques interceptés, les messages texte et les e-mails, constituent la base de la collecte de renseignements et sont utilisés dans au moins 60% des notes du bulletin quotidien du président. Mais un programme d'espionnage efficace a besoin à la fois de renseignement humain et électronique, ainsi que d'autres moyens techniques de collecte de données, comme les images. Le journal cite par ailleurs un représentant de la CIA selon lequel "l'environnement numérique d'aujourd'hui ouvre autant d'opportunités que de problèmes". 

L'administration de Donald Trump s'est également concentrée sur les questions de politique intérieure, en signant de nouveaux contrats avec la société Palantir, qui avait précédemment reçu plus de 113 millions de dollars du gouvernement fédéral dans le cadre de contrats avec le département de la Sécurité intérieure et le Pentagone. En outre, il y a encore un contrat de 795 millions de dollars que le département de la Défense a signé avec l'entreprise en mai 2025. 

La société Palantir était initialement, depuis sa création en 2003, liée à la CIA et aux structures de force américaines. 

Le produit clé de Palantir appelé Foundry a déjà été présenté à au moins quatre départements fédéraux, notamment de la Santé et des Services sociaux. La Maison Blanche suppose que le déploiement à grande échelle de l'application Foundry, qui collecte et analyse les données, aidera à unifier les informations provenant de différentes agences et structures. 

Il s'agit en fait de créer des portraits détaillés de citoyens américains basés sur des données gouvernementales, y compris leurs numéros de comptes bancaires, les montants de leurs dettes, leurs dossiers médicaux, etc. 

Cela pourrait potentiellement être utilisé à des fins politiques. Les défenseurs de la vie privée, les syndicats étudiants et les organisations de défense des droits du travail ont déjà intenté des procès pour bloquer l'accès aux données, remettant en question la possibilité pour le gouvernement d'utiliser les informations personnelles comme une arme. 

En d'autres termes, la collecte de données et la création d'un camp de concentration électronique aux États-Unis (à titre d'expérience, et ensuite cette pratique pourrait être appliquée dans d'autres endroits) suit son cours, comme de nombreux experts en avaient averti depuis longtemps.

Alexandre Lemoine

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