• Accueil
  • Politique
  • Monde
  • Économie
  • Défense
  • Société
  • Insolite

Le désaccord entre les États-Unis et l’Europe occidentale s’aggrave

09.06.2025

La nouvelle politique du président Trump visant à normaliser les relations avec la Russie et à parvenir à un règlement politique du conflit ukrainien a pris au dépourvu les dirigeants des principaux pays d’Europe occidentale.

La déclaration de Trump selon laquelle l’Union européenne a été créée pour «profiter de l’Amérique» convainc les responsables européens que les partisans du mouvement «Make America Great Again» éprouvent une profonde hostilité envers l’UE. Les déclarations du vice-président J. D. Vance vont dans le même sens. Lors d’un discours prononcé à Munich en février dernier, il a averti que l’Europe s’éloignait de ses valeurs fondamentales. Le ministre de la Défense Pete Hegseth a qualifié les alliés continentaux de l’Amérique de «pitoyables» dans une conversation sur Signal qui a fuité.

Les républicains, et même certains démocrates, affirment que les dépenses de nombreux pays européens en matière de défense sont insuffisantes. En outre, la droite américaine reproche aux Européens d’acheter beaucoup moins aux États-Unis qu’ils n’exportent, ce qui revient à dire que les États-Unis «offrent plus de 200 milliards de dollars par an à l’Europe». C’est précisément cette circonstance qui est à l’origine des nouveaux droits de douane imposés par Trump sur les produits européens.

Le 1er juin, le Washington Post a rapporté que l’administration Trump avait intensifié ses critiques à l’égard de ses alliés d’Europe occidentale sur les questions de liberté d’expression et d’autres idéaux démocratiques. Le département d’État a accusé l’Europe d’être «devenue un foyer de censure numérique, de migration massive, de restrictions à la liberté religieuse et de nombreuses autres atteintes à l’autonomie démocratique».

Récemment, un groupe de diplomates américains a entamé une tournée à l’étranger, annoncée comme faisant partie des efforts de l’administration Trump pour promouvoir la liberté d’expression en Europe: à l’ordre du jour figurait une réunion en France pour discuter de la décision de la Cour interdisant à la leader d’extrême droite Marine Le Pen de se présenter à des fonctions publiques.

Le département d’État a informé le Congrès qu’il créait une nouvelle direction chargée des «droits naturels», dont l’un des principaux objectifs sera d’élaborer une base «pour critiquer les atteintes à la liberté d’expression en Europe et dans d’autres pays développés».

Les cercles dirigeants des puissances européennes sont bloqués par l’opposition anti-Trump au sein des États-Unis.

Les responsables officiels de l’administration américaine se prononcent de plus en plus ouvertement en faveur des dirigeants européens actuellement qualifiés d’«extrême droite». La récente victoire aux élections polonaises du candidat nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par Trump, a été perçue dans les pays européens comme une victoire des partisans du mouvement «Make America Great Again». À cet égard, l’évaluation donnée par l’agence Bloomberg le 2 juin 2025 des résultats des élections présidentielles en Pologne est très symptomatique: en fait, elles sont le résultat d’une «double pression de Trump et de la Russie de Poutine, et les dirigeants européens ont de moins en moins de temps pour comprendre pourquoi les électeurs écoutent les leaders du mouvement «Make America Great Again».

Il est à noter que les derniers sondages dans les principaux pays européens montrent une baisse de confiance envers les autorités actuelles. Par exemple, les Allemands doutent de plus en plus de la capacité du nouveau chancelier Friedrich Merz à sortir le pays de la crise. Un éditorial du journal français Le Figaro du 26 mai sur la fin du macronisme soulignait: «La France est un immense chantier où les résultats ne sont pas clairement définis, où le désordre règne et où l’immobilisme progresse».

Au Royaume-Uni, les critiques s’intensifient à l’encontre du gouvernement travailliste qui, au lieu de lutter contre la hausse de l’inflation et de résoudre d’autres problèmes liés à la crise économique (baisse de la productivité), se concentre de plus en plus sur les questions de politique étrangère.

Tout cela pousse certains politologues américains et européens à conclure à la possibilité de «flambées de violence» et même d’une guerre civile.

Les autorités actuelles des principaux États européens mettent l’accent dans leur politique sur une campagne anti-russe, déclarant Moscou comme étant presque la principale menace existentielle: elles tentent par tous les moyens d’influencer Trump, en essayant de le convaincre que seule l’introduction de nouvelles sanctions «obligera Poutine à accepter la réconciliation».

Il est à noter que toutes ces manœuvres suscitent une vive inquiétude dans les pays du Sud car, comme l’a souligné le journal saoudien Arab News le 2 juin dernier, «l’impasse dans les relations entre Trump et Poutine renforce la crainte d’un conflit mondial».

 Mohammed Amer 

Source 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental

ACTUALITÉS

Le Bourget 2025: la France interdit des stands israéliens d’armement

16 juin 2025

Washington charge ses ambassades de diffuser sur la non-participation aux frappes d’Israël

16 juin 2025

Un déploiement massif sans précédent d'avions ravitailleurs US constaté

16 juin 2025

Le Pentagone annonce une réduction de l'aide militaire US à l'Ukraine

11 juin 2025

Zelensky a révélé le sujet qu'il discuterait uniquement avec Poutine

11 juin 2025

Toutes les actualités

Observateur Continental

Suivez-nous sur @ObsContinental
  • Qui sommes-nous
  • CGU
  • Nous contacter
© 2019 OBSERVATEUR CONTINENTAL Tous droits réservés