11.06.2025
En prévision du sommet du G7, qui aura lieu la semaine prochaine au Canada, des informations ont paru dans les médias selon lesquelles les participants à la rencontre au sommet inciteraient les États-Unis à adopter une position plus ferme envers la Russie.
Cependant, les dernières déclarations du président Donald Trump et des membres de son équipe témoignent de la tendance inverse. D'abord, le locataire de la Maison Blanche a admis qu'à un moment donné il pourrait imposer des sanctions non seulement contre Moscou (il mentionnait cette option depuis longtemps), mais aussi contre Kiev, et c'était déjà quelque chose d'absolument nouveau. Puis, en commentant les frappes démonstratives que l'Ukraine a menées en profondeur en Russie, y compris contre des sites stratégiques, le président américain a dit que par là même l'Ukraine avait donné à la Russie un prétexte pour la bombarder massivement.
"L'Ukraine a donné à Poutine un prétexte pour aller les bombarder massivement hier soir. C'est ce qui ne me plaît pas. Quand j'ai vu ça, j'ai dit: voilà, maintenant il va y avoir une frappe", a déclaré Trump aux journalistes à bord d'Air Force One.
Le dirigeant américain a abordé le conflit russo-ukrainien le 7 juin. Il a alors commenté la réponse de Moscou à l'attaque contre les aérodromes russes. Et il a souligné que Kiev ne devrait manifestement pas se plaindre de problèmes ou s'adresser à l'Occident avec quelque appel que ce soit. Puisque les autorités ukrainiennes se sont elles-mêmes attirées des ennuis.
Les représentants de l'administration américaine actuelle ne sont pas ravis du fait que les actions audacieuses et démonstratives de Kiev au moment où les négociations bilatérales ont enfin repris à Istanbul, augmentent fortement le risque d'escalade du conflit et d'entraînement dans celui-ci, en cas de développement le plus dramatique des événements, des États de l'Otan et même des États-Unis.
Les commentaires de certains conseillers de Trump et de sénateurs républicains proches de lui permettent de supposer que Washington considère que c'est justement l'Ukraine qui est responsable de l'aggravation actuelle de la situation.
En contraste avec cela, la disposition de Moscou à respecter les accords conclus à Istanbul sur l'échange de prisonniers de guerre et de corps de victimes permet au Kremlin d'apparaître aux yeux de Trump et de son équipe comme une partie constructive, responsable, qui ne sape pas aussi manifestement que Kiev les efforts de paix de Washington.
Et ce n'est pas par hasard que sur ce fond sont apparues des publications selon lesquelles sous la pression de l'administration, le sénateur Lindsey Graham est prêt à adoucir les formulations les plus radicales de son projet de loi sur de nouvelles sanctions contre la Russie qu'il a préparé, donnant finalement au président et à son équipe le droit de décider s'il faut les introduire du tout.
Si dans les jours restants avant le sommet du G7 la situation ne change pas radicalement, si Moscou ne porte pas contre l'Ukraine une "frappe de représailles" que Washington jugera disproportionnellement dure, les Européens et les Canadiens n'ont pas tant de chances d'obtenir de Donald Trump ce durcissement de position auquel ils l'appellent depuis si longtemps et jusqu'à présent sans succès.
Les dirigeants du G7 ne prévoient pas d’adopter une déclaration commune à l'issue du sommet au Canada. Cette décision résulte de désaccords avec le président américain Donald Trump portant sur le conflit en Ukraine et les droits de douane, informe le journal japonais Mainichi.
Selon le quotidien, les pays du G7 sont préoccupés par les mesures protectionnistes qui concernent les droits de douanes et la "position pro-russe" adoptée par le locataire de la Maison-Blanche. Ainsi, le Canada et les autres pays du groupe estiment qu'ils ne pourront pas parvenir à un compromis.
Alexandre Lemoine
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