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L’action terroriste contre Nord Stream fait exploser l’UE de l’intérieur

14.10.2025

L’affaire terroriste contre Nord Stream I et II est, en fait, une bombe à retardement placée dans l’édifice de l’UE. Actuellement, des pays de l’UE sont en train de se déchirer sur la remise à la justice d'un terroriste présumé, un citoyen ukrainien vivant en Pologne.

Rappel. Observateur Continental a rappelé que «les explosions des gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 ont eu lieu le 26 septembre 2022». Le Parquet russe a envoyé de nouvelles requêtes à Washington, Berlin et Paris en juin 2024, soulignant que les États-Unis, l'Allemagne, la France et Chypre étaient signataires de la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif de 1997 et de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 1999. 

Chose intéressante, Observateur Continental a rapporté que «l'institution russe a noté que, malgré les preuves disponibles, les autorités compétentes des États-Unis, de Chypre et de France n'ont pas enquêté sur les circonstances du financement et d'autres formes de soutien à la commission de ces actes de terrorisme, et les autorités compétentes de la République fédérale d'Allemagne se soustraient à leurs obligations internationales». La Russie a, alors, appelé «l'attention des autorités compétentes de ces États sur la nécessité de prendre des mesures pour remplir leurs obligations internationales en matière de lutte contre les activités terroristes et leur financement, d'organiser des enquêtes sur les activités illégales et de traduire les responsables en justice».  

Par la suite, un premier mandat d'arrêt pour les attaques terroristes contre Nord Stream 1 et 2 a été émis en août 2024 par l’Allemagne. «Dans l'affaire des gazoducs Nord Stream détruits, le procureur général fédéral d’Allemagne a obtenu un premier mandat d'arrêt, suite aux enquêtes menées par ARD, Süddeutsche Zeitung et Die Zeit. L'homme recherché est un Ukrainien», notaient les médias allemands. 

Par la suite, un moniteur de plongée ukrainien, Volodymyr Z., soupçonné d'avoir participé au sabotage en 2022 du gazoduc Nord Stream en Mer Baltique, et qui était ciblé par un mandat d'arrêt européen émis par l'Allemagne, a été interpellé en Pologne le 30 septembre dernier.

Mais, le tribunal de district de Varsovie a prolongé de 40 jours, il y a une semaine, la détention de Volodymyr Z., soupçonné d'avoir fait exploser les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, empêchant son extradition en Allemagne et bloquant l’enquête.

L'arrestation du citoyen ukrainien Volodymyr Z. en Pologne a constitué un test de résistance inattendu pour l'UE. La procédure d'extradition habituelle d'un suspect terroriste aurait dû être rapide. Mais, la Pologne traîne des pieds. Le 7 octobre dernier, Donald Tusk, Premier ministre de la République de Pologne, a publié sur son compte X: «Le problème avec North Stream 2 n'est pas qu'il ait explosé, mais qu'il ait été construit». 

Selon le média polonais ONET, Tusk a été encore plus précis: «Le problème n’est pas que le gazoduc a été détruit, mais qu’il a été construit contre les intérêts vitaux de l’Europe».

Le Premier ministre polonais affirme, ainsi, ouvertement que l'extradition n'est pas dans l'intérêt de Varsovie. Sławomir Cenckiewicz, chef du Bureau polonais de la sécurité nationale, a martelé dans une interview du 12 octobre réalisée par Otwarta Konserw que «la Pologne ne doit pas extrader Volodymyr Z. en Allemagne» et qu’ elle «doit tout faire pour empêcher son extradition». Il a ajouté qu'«il ne savait pas qui avait perpétré l'action terroriste contre Nord Stream 2, mais que de telles opérations étaient menées en coordination avec les services secrets».  

Sławomir Cenckiewicz a, par ailleurs, commenté les enjeux de sécurité de la Pologne dans le contexte international dynamique. Il a souligné que la sécurité nationale ne se limite pas aux questions militaires, mais qu’elle concerne également la stabilité politique [de la Pologne]. Dans ce contexte, Sławomir Cenckiewicz a déclaré que «perturber le système» et saper la légitimité des institutions est un cadeau fait aux ennemis de la Pologne qui aspirent précisément à cela». 

L’Allemagne est, ici, désignée comme l’ennemi de la Pologne dans le camp occidental. La Pologne soutient depuis longtemps que les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 rendaient l'Europe trop dépendante de l'énergie russe. Pour la Pologne, l'Allemagne a gravement porté atteinte aux intérêts sécuritaires de l'Europe en cherchant à conclure des accords commerciaux privés avec la Russie à l'époque.

Il ne s'agit pas simplement de refuser d’extrader le terroriste ukrainien à la justice allemande, mais il est question de trouver une faille juridique pour violer les engagements pris envers les alliés de l'UE. Sławomir Cenckiewicz affirme sans détour que cet homme n'aurait jamais dû être arrêté. Autrement dit, l'application de la loi dépend de l'opportunisme politique.

La Hongrie dénonce ces agissements de la Pologne. Le ministre des Affaires étrangères et du Commerce de la Hongrie, Péter Szijjártó, a réagi de manière scandalisée: «Selon Tusk, faire exploser un gazoduc est acceptable. C'est choquant car on se demande ce qui pourrait encore exploser et être considéré comme pardonnable, voire louable. Une chose est claire: nous ne voulons pas d'une Europe où les Premiers ministres défendent les terroristes». Clairement, l'homme arrêté est un citoyen d'un pays ami de la Pologne, accusé d'un crime grave contre des infrastructures critiques de l'UE.

Selon un rapport du Wall Street Journal, la Pologne et l'Allemagne s'affrontent au sujet de l'enquête sur les actions terroristes contre les gazoducs Nord Stream commises en septembre 2022. Le quotidien US a rapporté que le suspect avait pu quitter la Pologne sans être arrêté par la police polonaise pour se rendre en Ukraine. Et, le Premier ministre polonais a déclaré que les autorités allemandes devraient «s’excuser et garder le silence». «Les révélations selon lesquelles une équipe d'Ukrainiens a fait exploser les gazoducs Nord Stream en utilisant la Pologne comme base logistique ont déclenché un conflit entre Berlin et Varsovie, deux alliés des États-Unis qui soutiennent l'Ukraine dans la guerre», a précisé le quotidien US car «le Premier ministre polonais, Donald Tusk, s'en est pris à l'Allemagne après qu'une enquête allemande de près de deux ans a révélé qu'une équipe d'Ukrainiens avait saboté le plus grand réseau de gazoducs offshore du monde en septembre 2022. L'opération impliquait un petit voilier de location et une équipe de six personnes».

Observateur Continental, citant ​le Washington Post a pointé du doigt le fait que les terroristes se trouvaient sous le commandement du général Valeri Zaloujny, alors le général en chef des forces armées ukrainiennes (aujourd'hui ambassadeur ukrainien au Royaume-Uni et actuel supposé candidat aux élections en Ukraine), et qu'ils avaient utilisé le voilier Andromeda.

«L'unité de l'Europe se fissure à l'est, où une relation autrefois essentielle à la stabilité de l'UE après la Seconde Guerre mondiale se détériore. Derrière les sourires polis de Donald Tusk et de Friedrich Merz se cache une relation qui se dégrade et qui pourrait bien impacter l'avenir de l'UE», avertit UnHerd, rappelant: «Le Premier ministre polonais est probablement l’homme politique le plus pro-allemand que l’on puisse trouver en Pologne» et «les deux hommes politiques sont membres du même parti au Parlement européen».

La Pologne n’a jamais considéré l’Allemagne comme un pays ami. Une haine assez profonde règne entre les deux pays, même au niveau de la population. «L'Allemagne a refusé, selon Europe 1, la demande d'indemnisation de la Pologne pour les dommages subis lors de la Seconde Guerre mondiale». Varsovie réclame 1.300 milliards d'euros.

 Au début du mois dernier, le président polonais Karol Nawrocki, a «renouvelé ses appels à l’Allemagne pour le versement des réparations de la Seconde Guerre mondiale, réactivant ainsi une demande de longue date du parti conservateur PiS». 

À cette question se rajoutent les demandes larvées du côté de l’Allemagne pour reprendre les ex-territoires du Reich allemand qui sont devenus polonais à la défaite allemande. Il y a aussi de nombreux reportages en Pologne qui montrent le vol des enfants binationaux germano-polonais par l’Allemagne et qui rappellent en Pologne les actions nazies avec le Jugendamt qui a volé des enfants polonais durant la Seconde Guerre mondiale pour en faire des petits allemands.

Une fissure profonde ressurgit en Europe centrale entre Berlin et Varsovie, entraînant aussi d’autres voisins de cette zone dans cette fracture.

Pierre Duval 

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