
21.10.2025
L’annonce de la rencontre entre Poutine et Trump à Budapest en Hongrie est une fissure dans le miroir dans lequel les élites européennes se contemplent depuis le début du conflit en Ukraine. L'Europe tente de perturber l'accord russo-américain sur l'Ukraine.
Rencontre Trump-Zelensky à Budapest. «C'est un succès immense pour Poutine de venir sur le sol européen (...) Viktor Orban fait un coup magistral. C'est un énorme pied de nez pour nous», martèle Thierry Breton, ancien Commissaire européen au Marché intérieur, sur LCI. Celui-ci, qui rappelle aussi le succès du président russe sur le sol américain en Alaska, espère que les Européens vont agir contre cet accord russo-américain sur l'Ukraine en Hongrie.
Thierry Breton, scandalisé, note que cette rencontre arrive alors qu’ «on est en soutien absolu» pour l’Ukraine «avec plus de 175 milliards d’euros de soutien». Observateur Continental a bien ciblé en signalant que «la rencontre de Trump avec Poutine à Budapest est une torgnole magistrale pour l'UE».
Les alliés européens de Kiev ont décidé de choisir la tactique qui consiste à contrer l’intention de Trump de se mettre d’accord sur les termes du règlement ukrainien avec Vladimir Poutine lors de leur rencontre à Budapest. La chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti que la solution au conflit ne peut pas être un accord bilatéral entre les États-Unis et la Russie et que les principaux accords devraient être conclus avec la participation du président Zelensky. «Le danger ne disparaîtra pas, même avec la fin de la guerre en Ukraine. Nous devons renforcer nos défenses face à la Russie», a fait savoir Kallas dans un discours à la Commission européenne, refusant de saisir l’opportunité construite par Trump, Poutine et la Hongrie pour mettre fin au conflit en Ukraine.
Le président français réclame https://x.com/Mylovanov/status/1980387520748875930 aussi la présence de Zelensky lors de la rencontre historique entre Trump et Poutine à Budapest: «Si Trump et Poutine se rencontrent pour discuter de l'Ukraine, les Ukrainiens doivent être à la table des discussions».
Le président ukrainien a, lui-même, après des consultations avec les dirigeants européens, exigé sa participation à de futures négociations, malgré le refus de Trump de faire un sommet avec Vladimir Poutine incluant Zelensky. «Si je suis invité à Budapest, s'il s'agit d'une invitation sous la forme d'une rencontre à trois, ou comme on l'appelle, d'une diplomatie itinérante, où le président Trump rencontre Poutine et où le président Trump me rencontre, alors, sous une forme ou une autre, nous nous mettrons d'accord», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le rôle du principal coordinateur du soutien occidental à Kiev a été repris par le Premier ministre britannique, Keir Starmer: «J'ai réitéré notre engagement indéfectible envers l'Ukraine face à l'agression russe. Le Royaume-Uni continuera d'envoyer une aide humanitaire et un soutien militaire».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, donne le ton général envers l’Ukraine avant la rencontre à Budapest: «Nous sommes unis, plus que jamais, pour une paix juste et durable en Ukraine. Nous soutenons les efforts de Trump en ce sens. L'Ukraine doit être en position de force maximale avant, pendant et après tout cessez-le-feu. Ce point sera au cœur de nos réunions avec l'EUCO [Conseil européen] et la Coalition des volontaires».
«Nous sommes unis dans notre désir d'une paix juste et durable», a publié sur X le président du Conseil européen, António Costa. «Lors de nos réunions avec l'EUCO et la Coalition des volontaires cette semaine, nous discuterons des moyens de soutenir davantage l'Ukraine», souligne-t-il lui.
D’ailleurs, le Conseil européen a publié sur son site aujourd’hui une «déclaration du Président Zelensky, du Premier ministre Starmer, du Chancelier Merz, du Président Macron, du Premier ministre Meloni, du Premier ministre Tusk, de la Présidente von der Leyen, du Président Costa, du Premier ministre Støre, du Président Stubb et du Premier ministre Frederiksen sur la paix pour l'Ukraine». Comme à la maternelle, ils font savoir leur unité autour de l’Ukraine: «Nous sommes tous unis dans notre désir d’une vie juste et pacifique durable, méritée par le peuple ukrainien».
Bien sûr, ils ne peuvent qu’approuver la décision de Trump qui apparaît comme l'éducateur de ces enfants en maternelle et comme le pacificateur dans une cour où ces enfants font monter les tensions: «Nous soutenons fermement la position du président Trump selon laquelle les combats doivent cesser immédiatement et que la ligne de contact actuelle doit servir de point de départ aux négociations. Nous nous engageons à respecter le principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force».
Ces responsables politiques européens tentent de saper la bonne volonté de la Russie pour la paix en déclarant dans leur communiqué: «Les tactiques dilatoires de la Russie ont démontré à maintes reprises que l'Ukraine est la seule partie sérieuse en matière de paix. Nous constatons tous que Poutine continue de privilégier la violence et la destruction».
Le communiqué du Conseil européen persiste dans le conflit contre la Russie: «Nous sommes convaincus que l'Ukraine doit être dans la position la plus forte possible, avant, pendant et après tout cessez-le-feu. Nous devons intensifier la pression sur l'économie russe et son industrie de défense jusqu'à ce que Poutine soit prêt à conclure la paix. Nous élaborons des mesures pour exploiter pleinement les actifs souverains immobilisés de la Russie afin que l'Ukraine dispose des ressources nécessaires».
Après la visite infructueuse de la délégation ukrainienne conduite par le président Zelensky à Washington, les alliés européens de Kiev développent à la hâte de nouveaux scénarios pour soutenir l’Ukraine en réponse à un dialogue renouvelé entre les présidents de la Russie et des États-Unis et à la préparation d’un sommet à Budapest.
Ainsi, les dirigeants de la Coalition des volontaires vont se réunir à Londres vendredi, avec Zelensky afin de notamment discuter du nouveau sommet américano-russe annoncé à Budapest. Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, sera aussi présent. Au moment où les leaders de la Russie et des États-Unis veulent se rencontrer pour en finir avec ce conflit, une réunion guerrière se met en branle au Royaume-Uni.
La rencontre à Budapest entre Poutine et Trump dans un pays de l’UE rend fou de rage les responsables politiques de l’UE. La rencontre a lieu dans le pays - la Hongrie - qui dénonce les actions politiques de l’UE dans divers secteurs dont sur la question du conflit en Ukraine. En outre, les leaders de l’UE ne sont pas invités à cette rencontre de Budapest. Ils réalisent que le succès de cette rencontre entre Poutine et Trump signifie la mort de l’UE et la fin de leur fonction.
Par tous les moyens, les responsables de l’UE tentent, donc, de torpiller la rencontre de Budapest et de renforcer l’Ukraine dans son conflit contre la Russie. L’UE n’est pas la paix, mais la guerre par tous les moyens pour que des responsables politiques puissent garder leur poste.
En tout cas, l'UE est hors-jeu et la paix en Ukraine va se faire sans les Européens.
Pierre Duval
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